Une campagne choc pour lutter contre les violences sexuelles faites aux mineurs. Une vidéo poignante pour marquer les esprits.

Une petite fille est allongée dans son lit et dort paisiblement. Dans la pénombre, un de ses proches la contemple. Il s’assoit à ses côtés, lui caresse la joue et descend la couverture. La caméra zoome alors sur son ours en peluche, qui se met à pleurer…

Impossible de ne pas ressentir un certain malaise, lorsque l’on visionne la vidéo. Tout en sous-entendus, elle constitue la nouvelle campagne choc de l’association Innoncence en danger, lancée à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’Enfant, le 20 novembre 2015.

Coordonnée par le Dr Gilles Lazimi, généraliste à Romainville, la campagne a pour but de sensibiliser les français sur les risques de violences sexuelles encourus par les mineurs, notamment au sein de l’environnement familial.

Chaque année en effet, 154 000 enfants sont victimes de viols ou de tentatives de viol, et dans 94 % des cas, l’agresseur fait partie de l’entourage. Au total, deux millions de français auraient été victimes d’inceste.

Face à cette sombre réalité, l’association a décidé d’agir pour briser le silence. Elle veut sensibiliser les proches des enfants pour les inciter à faire un signalement auprès des autorités, qu’ils soient témoins d’une agression ou qu’ils aient simplement des soupçons. Leur rôle est essentiel, d’autant qu’un enfant aura souvent du mal à soulever le problème, surtout s’il s’agit de quelqu’un qu’il connaît bien.

Un numéro (0800 05 95 95) est mis en avant dans la vidéo, et peut être utilisé pour les accompagner dans cette démarche. L’idée est aussi d’aider les adultes à repérer tous changements de comportement chez les enfants, qui pourraient indiquer une situation à risque. De nombreux signes peuvent alerter : un décrochage scolaire, des troubles alimentaires ou du sommeil, des fragilités psychologiques, de la dépression, des tentatives de suicide…

« Il faut être attentif à tous les signaux qui peuvent laisser penser qu’il y a violences. Dès qu’il y a un doute, il faut en parler, il faut faire un signalement. Il faut que le doute profite à l’enfant. Nos silences nous rendent complices de ces crimes », martèle le Dr Lazimi.

Source : article de Lea Surugue, Violences sexuelles sur mineurs : 154 000 victimes par an