La venue du Pape François : l’évènement marquant de ce début d’année 2015 aux Philippines

Depuis son annonce officielle, la venue du pape aux Philippines était attendue comme le grand évènement de 2015. Sa visite exceptionnelle dans l’archipel des Visayas avait pour principal objectif de rendre visite aux victimes du Typhon Haiyan/Yolanda qui a fait près de 8 000 morts. C’est la première fois depuis plus de 30 ans qu’un pape visite une région hors de Manille.

Fervents catholiques, des centaines de milliers de Philippins se sont massés jeudi 15 janvier le long de la route que devait emprunter le pape en sortant de l’aéroport. « C’est une bénédiction de voir le pape. C’est pourquoi nous sommes là », a déclaré Jeannie Blesado à l’AFP, une enseignante de 35 ans, qui patientait depuis six heures. « Chacun de ses pas, chacun de ses déplacements en voiture, chaque moment passé avec nous, sont précieux », a dit l’archevêque Socrates Villegas, Président de la Conférence des Evêques des Philippines.

Les images les plus marquantes de son séjour, faisant la une de la presse locale, l’ont montré en homme plein de « pitié et compassion ». Il a d’abord tenu à rencontrer les enfants des rues dans un centre de la fondation Anak, auprès de qui il s’est spontanément rendu vendredi. Deux enfants sur les genoux, le pape s’est assis quelques instants au milieu de ces jeunes, dont la majorité a connu la prostitution.

Malgré la tempête, il s’est ensuite rendu à Tacloban, sur les lieux touchés par le super typhon Haiyan.

Et enfin, plus de 7 millions de Philippins se sont réunis pour sa dernière messe à Manille, un record d’affluence pour le premier pays catholique d’Asie (80% d’adeptes contre 3% de la population totale en Asie) et le troisième au monde. Ayant subi la colonisation espagnole puis américaine, ce pays reste profondément marqué par la culture latine et la religion catholique.

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Cependant, alors que le gouvernement essaie d’introduire un programme de contraception et de planification familiale, le souverain pontife argentin a de nouveau exprimé son opposition à la contraception médicale tout en soulignant que les catholiques ne doivent pas se reproduire « comme des lapins », expression imagée qu’il a soigneusement choisi pour marquer les esprits et montré sa désapprobation.

Les Philippines sont l’un des seuls pays sans contrôle des naissances alors que le taux de fécondité est très important (aux alentours de 4 enfants par femme). La moitié des enfants qui naissent sont nés de mères célibataires adolescentes et donc souvent abandonnés par manque de moyens. Malgré de nombreuses lois, la protection de l’enfance aux Philippines est encore un sujet de préoccupations. Les enfants sont les premières victimes de la pauvreté et de la violence étant les plus vulnérables.

L’espoir que la venue du pape fasse avancer le débat à cet égard a malheureusement été déçu.