Pourquoi êtes-vous rentrée au Conseil d’Administration de l’Association CAMELEON ?

Il y a quelques années, j’ai décidé de poursuivre ma carrière professionnelle dans une organisation qui œuvre pour les droits de l’Enfant. Je suis donc devenue CEO d’Un Enfant par la Main, membre de ChildFund Alliance et j’ai rejoint le conseil d’administration de la Voix de l’Enfant. En 2018, j’ai croisé le chemin de Laurence Ligier et j’ai eu envie d’apporter un coup de pouce à CAMELEON dont l’action est déterminante pour la protection et la reconstruction des enfants/adolescents victimes de violences sexuelles. Mon parcours de cadre dirigeant en entreprise puis dans l’humanitaire m’a donné des compétences utiles à un Conseil d’Administration, et c’est donc avec une profonde envie de faire grandir notre association, que j’ai rejoint celui de CAMELEON.

« De l’engagement associatif, à l’engagement politique il n’y a qu’un pas ! »

Dans quelle mesure cette implication est un investissement qui a des répercussions dans votre vie de femme politique ?

Personnellement ce qui m’a motivé à le franchir c’est l’intime conviction que pour faire avancer les choses, il faut être en capacité de travailler de concert entre instances publiques, privées et associatives, sur la base d’une vision partagée. À l’instant où je suis devenue parlementaire, j’ai rejoint le groupe d’étude droits de l’Enfant. En début d’année, j’ai soutenu la demande de mission d’information sur l’Aide Sociale à l’Enfance portée par ma collègue Perrine Goulet. Nous avons rendu nos conclusions début juillet sous forme de 18 propositions concrètes et nous allons nous assurer de leur mise en œuvre, avec les instances concernées. Par ailleurs, dans mon travail de tous les jours de parlementaire, je veille dans l’examen des lois et les auditions que nous menons au sein de ma commission (affaires culturelles, éducation, vie associative et sport), à ce que l’intérêt supérieur de l’enfant ne soit pas oublié. En effet, même si nous avons depuis quelques mois un Secrétariat d’Etat en charge de la protection de l’enfance, lors de son dernier rapport en 2016, le comité des droits de l’Enfant des Nations Unies recommandait, entre autres, à la France une meilleure coordination des institutions œuvrant pour le respect des droits de l’Enfant

Quelles sont vos ambitions pour l’enfance de manière plus globale ?

Il y a bientôt trente ans, la France ratifiait la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et nous savons que nous que nous ne sommes pas au rendez-vous de plusieurs de ses articles. De même, notre pays a signé en 2015 les 17 Objectifs du Développement Durable (ODD), où les droits de l’Enfant sont intégrés de façon transversale que ce soit en termes d’éducation, santé, protection, paix

Actuellement, le Parlement ne dispose pas d’organe unique pour s’appuyer sur une vision globale des politiques publiques menées. De nombreuses commissions sont saisies sur des sujets liés aux droits de l’Enfant et des avancées sont faites : l’instruction obligatoire à trois ans pour contrer les inégalités de destin, la protection des mineurs victimes de violences sexuelles, l’irresponsabilité pénale des mineurs, la prise en charge d’enfants migrants en sont des exemples. Les commissions des lois, des affaires sociales et des affaires culturelles et de l’éducation sont les principales garantes de la prise en compte de l’enfant au Parlement.

Mais pour éviter la fragmentation et viser une efficience propice à la protection des enfants, pour mettre fin aux violences, pour libérer la parole de l’enfant, pour pouvoir mener une réflexion sur le rôle de la famille et sur la justice chez les mineurs, pour l’épanouissement de l’enfant il nous faut créer un organe au sein de chaque chambre qui permettra au législateur d’avoir une vision globale et plus juste de leurs intérêts. Une délégation aux droits de l’Enfant permettrait de veiller et d’agir avec plus d’efficacité pour que les droits de l’Enfant et leurs besoins fondamentaux soient le fondement de nos politiques publiques. 

« J’y travaille actuellement activement et mon vœu le plus cher serait que le 20 novembre 2019, pour les 30 ans de la C.I.D.E nous puissions voter à l’unanimité dans les deux chambres, une proposition de loi qui donne naissance à la Délégation des droits de l’Enfant. »

CAMELEON remercie chaleureusement Florence Provendier pour son engagement sans faille auprès de notre association ainsi que de son combat quotidien pour que chaque enfant puisse grandir dans un monde sans violence.

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