Diplômée d’un master en coopération internationale à Sciences Po Saint-Germain, Audrey a choisi de s’engager comme Service Civique chez CAMELEON. Sa mission plurielle et les besoins engendrés par un deuxième confinement, lui ont donné l’occasion d’animer des actions de prévention et de sensibilisation en écoles.

1 enfant meurt tous les 4 jours en France sous les coups de ses parents, 1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles en France…  Malgré que je connaisse les chiffres, ma première intervention école fut un déclic, un bain dans une réalité qu’on occulte. 

Lorsque nous rentrons dans une classe, il n’est plus question de nombres ou de statistiques, mais de visages. Quand, à la question « qui a déjà entendu parlé des droits de l’enfant », aucune main ne se lève, quand nous apprenons que tous les enfants d’une classe de CM1 sont sur les réseaux sociaux et les jeux en ligne avec seulement 2 élèves controlé.e.s par leurs parents, je suis stupéfaite. 

Plusieurs filles ont reçu des photos de parties intimes d’inconnus, tous et toutes ont déjà été contacté par des inconnu.e.s, sur Fortnite, Tik Tok, Discord ou Instagram ; sans compter les quelques élèves qui révèlent des situations préoccupantes après nos ateliers. 2 enfants par classe en moyenne sont victimes d’inceste. En intervenant dans les écoles, nous nous rendons compte qu’ils et elles ont des noms, une histoire. 

Avec les actions écoles, mon engagement pour CAMELEON a pris sens. Les enfants font face à des violences quotidiennes sans connaître leurs droits et les différentes aides qu’ils et elles peuvent recevoir. Intervenir auprès des plus petits est donc plus qu’essentiel afin de leur donner un temps de parole, d’expression et des connaissances. 

Les enfants ne sont pas protégé.e.s et, n’étant pas écouté.e.s, ils et elles sont les oublié.e.s de nos sociétés. Pourtant, la violence subie dans l’enfance peut avoir des conséquences tout au long de la vie, sous la forme de troubles physiques, psychologiques mais également de violences. 

Autre nécessité, si les enfants parlent, ils et elles doivent pouvoir être aidé.e.s. Il faut sensibiliser les parents et les enseignants pour accueillir leur parole et savoir comment réagir. Il est aussi important de donner des moyens financiers et humains aux organismes d’aide sociale à l’enfance afin d’accompagner au mieux, avec des solutions adaptées les familles et les enfants. 

Désormais, lorsqu’on me demande « mais pourquoi vous intervenez dans les écoles, auprès d’enfants si petit.e.s ? », je réponds, assurée, « pour donner aux enfants une voix, pour qu’ils et elles sachent qu’ils.elles sont des personnes à part entière que nous devons respecter. »