Participer à l’animation d’ateliers de prévention sur les violences, dont les violences sexuelles et l’utilisation des écrans m’a fait prendre conscience de tous les dangers auxquels sont exposés les enfants. Ceux-ci se trouvent souvent sans moyen d’auto-défense et sont insuffisamment protégés par la communauté d’adultes dont c’est pourtant le rôle.

Au collège, les élèves de 6ème ont beaucoup de choses à dire quand on parle de violences ; ils prennent plaisir à s’exprimer, à se poser des questions et réfléchir ensemble sur comment réagir en tant que victime, témoin ou auteur.e.

Beaucoup de discours « problématiques » circulent parmi les plus jeunes entre l’usage de la violence pour éduquer ou l’envie de réagir à la violence par la violence. Le harcèlement et les violences conjugales sont les problématiques les plus mentionnés par les enfants. Beaucoup ont exprimé avoir été témoin ou victime de harcèlement scolaire mais peu mentionnent qu’un adulte de confiance est intervenu pour y mettre fin. Ce besoin d’extérioriser sur leurs vécus était très touchant. L’impact CAMELEON c’est cela : recueillir la parole des enfants, la considérer à hauteur de leur maturité pour changer les mentalités via la participation et l’apprentissage par le jeu.

Bien que j’aie grandi avec le développement d’Internet, l’utilisation et les expériences qu’ont les enfants aujourd’hui des nouvelles technologies (Internet, jeux vidéo, réseaux sociaux) et ce, dès l’école primaire, est bien différente de la mienne. Les paroles d’enfants nous font comprendre que beaucoup utilisent trop fréquemment les écrans, qu’ils sont exposés sans réel contrôle parental à des contenus inadaptés, violents, sexualisés et sexistes. Par exemple, environ 1 enfant sur 3 d’une classe de primaire a visionné Squid Game à l’insu de leurs parents. Une série de science-fiction brutale classée R pourtant déconseillée aux mineurs sans accompagnement.

Les enseignants qui assistent à nos interventions sont souvent étonnés face aux partages d’expériences numériques de leurs élèves. Cette asymétrie d’information entre ce que les adultes pensent connaître de l’utilisation des écrans par les jeunes et la réalité est problématique. Non seulement plus de prévention aux cyberviolences en milieu scolaire est nécessaire, mais les adultes (parents, professeurs, encadrants, etc.) doivent être formés à accompagner l’expérience numérique des enfants pour que celle-ci soit sans danger.

Spéciale mention à l’équipe Mission Sociale France qui œuvre sur tous les fronts (21 écoles en tout !), nous rassemblent tous (enfants, parents, professeurs, assistantes sociales, responsable du CDI, bénévoles, etc.) en restant professionnelle en toutes circonstances (y compris en mode sprint sur le quai du RER, et même sans sa dose de caféine du midi).