NOS CONSEILS À SUIVRE

1 / Des temps et des espaces pour cadrer l’usage des écrans

Selon l’âge de votre enfant, définir des règles pour encadrer ses temps d’écran (tablette, smartphone, jeux vidéo, TV…). Si possible, éviter d’installer un ordinateur dans la chambre des jeunes enfants et privilégier un accès plutôt dans le salon ou un espace commun. Pour les plus grands, veiller à ce qu’ils n’utilisent pas leur tablette ou téléphone pendant de longues périodes dans leur chambre ou à des horaires tardifs. Montrer l’exemple sur votre propre consommation d’écrans. En savoir plus > 

2 / Favoriser un dialogue positif et habituel autour des pratiques en ligne

Encourager votre enfant à partager avec vous ses expériences sur Internet (activités, contacts) de la même manière que vous pouvez échanger sur ses activités non virtuelles.  Lui dire que vous êtes à son écoute et que c’est important qu’il vous en parle à vous ou à une personne de confiance s’il voit quelque chose sur Internet qui lui fait peur ou le met mal à l’aise, ou si quelqu’un le menace, le harcèle, est méchant ou bizarre avec lui… Etre attentif aux signes éventuels de stress ou de mal-être pouvant apparaître en lien avec sa consommation d’écran (repli sur soi, modification de l’humeur, isolement, dépendance, tristesse, agressivité…). En savoir plus >

3 / Sécuriser les appareils auxquels a accès votre enfant

Utiliser un filtre de contrôle parental, un antivirus à jour et une application contre le cyberharcèlement (par exemple : Bodyguard) pour filtrer les contenus sur Internet et les échanges de votre enfant. Selon les paramètres définis, vous pouvez aussi limiter ses horaires et son temps de navigation ou empêcher que des inconnus puissent le contacter. Il est aussi possible de sécuriser leur profil sur certaines consoles de jeu et des plateformes vidéo (type Netflix avec la création d’un profil « jeunesse » pour votre enfant.)

4 / Être attentif aux recommandations d’âge

Sur les écrans, il existe des recommandations du CSA destinées aux parents et aux enfants afin de les protéger au mieux de contenus violents, choquants ou inadaptés à leur âge. Au niveau des jeux vidéo, il existe aussi la signalétique PEGI. Faire attention à celles-ci pour les plus jeunes, et y sensibiliser également les éventuels grands frères / grandes sœurs / cousin.e.s plus âgé.e.s en cas de parties de jeux vidéo ou visionnage de films / séries en famille.

5 / Recourir au « droit à l’oubli »

Il est possible de faire supprimer des données concernant votre enfant sur Internet ou de rendre les pages où ont été publiées les photos de vos enfants non visibles dans les résultats affichés par les moteurs de recherche.  Concernant les réseaux sociaux, les modalités et le temps d’effectivité diffèrent selon la demande de retrait de contenus, de désactivation ou de suppression des comptes… mais si la demande concerne un mineur, les procédures sont accélérées. En savoir plus >

LES PRATIQUES À EVITER

6 / Avoir une attitude stricte sans droit à l’erreur

Si votre enfant / ado se retrouve dans une mauvaise situation parce qu’il n’a pas respecté vos règles ou eu un comportement incorrect en ligne, un réflexe peut être de lui supprimer l’accès à son smartphone par exemple. C’est à éviter car si le jeune a de nouveau un problème, il ne vous en parlera peut-être pas par crainte d’une punition. Adopter une approche non culpabilisante en cas de transgression ou d’imprudence, mais lui apporter votre soutien s’il a eu peur, s’est senti mal à l’aise ou a été piégé. Pour rechercher ensemble des solutions et réfléchir à comment se protéger davantage à l’avenir.

7 / Activer la géolocalisation ou tagger vos photos

Les traces numériques de vos enfants peuvent être récupérées par des pédocriminels qui pourraient essayer de recouper des données sur votre enfant à travers les photos / vidéos / informations publiées (comme son école, ses lieux de loisirs ou de vacances, ses amis, sa famille, ses habitudes ou ses goûts…). En connaissant votre ville de résidence et en suivant différents comptes de votre famille ou de votre entourage, ils pourraient parvenir à identifier ou reconnaître certains lieux.

Il faut avoir conscience que même si c’est en ligne et à distance, la géolocalisation ou l’estimation d’un périmètre géographique (en recoupant différents lieux) sont possibles. Des individus malintentionnés peuvent donc retrouver d’où viennent les photos ou vidéos postées ou retracer des itinéraires pour essayer d’approcher ou agresser votre enfant. Désactiver la géolocalisation et éviter de tagger les lieux pour les photos de vos enfants, sensibiliser également votre entourage sur le sujet.

8 / Ne pas signaler tout comportement ou contenu illégal

Votre enfant a été contacté par une personne au comportement inquiétant (cyberharcèlement, menaces, adulte se faisant passer pour un enfant, proposition sexuelle, grooming…). Bloquer cet individu, écouter et rassurer votre enfant sont les premiers gestes pour protéger votre enfant. Pour faire d’Internet un environnement plus sûr pour tous, notamment les enfants et les jeunes, vous pouvez aussi faire un signalement auprès de la plate-forme concernée. Contacter le 3018 qui apporte conseil et assistance psychologique, juridique et technique aux familles en cas de violences numériques.

En cas d’exposition à des contenus ou comportements illicites : vous pouvez faire un signalement via la plate-forme Pharos (https://www.internet-signalement.gouv.fr) Vous pouvez signaler les faits de pédopornographie, expression du racisme, incitation à la haine raciale, ethnique et religieuse, escroquerie et arnaque financières utilisant internet.

9 / Ne pas poser de question ni se renseigner pour éviter d’être intrusif ou espionner votre enfant

Les enfants ont droit, comme les adultes, au respect de leur vie privée. Néanmoins en fonction de son âge, il peut être opportun de vérifier qui est suivi par votre enfant ou son nombre d’amis / followers sur ses comptes et réseaux sociaux. Tout en veillant à respecter son espace et sa vie privée, il est important de dialoguer sur ses pratiques numériques et de pouvoir intervenir s’il risque de se mettre en danger ou si vous remarquez de nouvelles fréquentations ou un changement de comportement inquiétants. Attention aux logiciels espions qui ne favorisent pas vraiment une relation de confiance, de responsabilisation et de partage entre parent et enfant.

10 /Partager régulièrement votre vie de famille sur les réseaux sociaux

Si vous partagez des photos ou vidéos de votre enfant sur Internet, vous pouvez prendre quelques secondes de réflexion avant de poster pour vous demander si vous seriez d’accord pour les exposer dans la rue ou à l’entrée de la crèche / de l’école de votre enfant. Est-ce que ces images ne pourraient pas être embarrassantes ou faire du tort à votre enfants dans 10 ans ? Même si vous paramétrez vos comptes en privé, cela ne suffit pas à garantir la diffusion limitée de l’image de son enfant, le risque zéro de « fuite » sur Internet n’existe pas. Il n’est pas possible de garantir que chaque personne qui aura eu accès à ces publications dans votre entourage sera aussi vigilante ou ait paramétré son compte en mode privé. Une personne peut le partager même involontairement ou avec de bonnes intentions à une tierce personne que peut-être vous ne connaissez pas, et ainsi de suite, et les contenus de vos enfants pourraient être récupérés par des personnes malintentionnées.

CAMELEON encourage à la vigilance et la réflexion avant de poster, y compris sur la question du consentement de l’enfant, de son droit à l’image et des répercussions que cela pourrait avoir maintenant ou ultérieurement. Eviter la publication des photos de votre enfant en maillot de bain, dans des tenues moulantes / dénudées (justaucorps, couche-culotte…) ou dans des postures qui pourraient paraître suggestives. Editer les photos pour flouter ou cacher les visages de vos enfants ou si possible, privilégier les photos de dos, de profil ou en plongée où vos enfants sont moins identifiables.

La France est le 3ème pays au monde hébergeur de contenu pédocriminel sur Internet, comme l’a montré une étude de l’association Point de contact. Cette association dit avoir signalé plus de 11 000 URLs (adresse d’un site web) menant à des contenus d’exploitation et de violences sexuelles sur mineurs, soit 75 % de ses contenus illégaux repérés en 2019. Les URL qu’ils ont repérées pouvaient contenir d’une à plusieurs centaines d’images et/ou de vidéos. Quatre victimes sur cinq étaient des enfants de moins de 13 ans.

Lorsqu’on partage des images sur internet, il suffit d’une capture d’écran ou “capture vidéo” pour que quelqu’un puisse les enregistrer et ensuite les partager sur le darknet. Elles peuvent être utilisées comme illustrations de guides pour prédateurs sexuels, détournées sur des sites pédopornographiques, commentées et partagées sur des forums de discussion sur les fantasmes sexuels de pédocriminels ou même être utilisées pour essayer de retrouver et traquer les enfants concernés…