En Europe : 1 enfant sur 5 victime de violences sexuelles

1 enfant sur 5 est victime de violences sexuelles en Europe et dans environ 80% des cas, ces violences sont commises par une personne que l’enfant connaît et en qui il/elle a confiance. Ces violences peuvent avoir lieu à la maison, à l’école, lors d’activités extrascolaires, dans la rue, sur Internet ou les réseaux sociaux et peuvent prendre différentes formes (attouchements, agressions, violences en ligne, prostitution…).

Outre la violence sexuelle, les enfants subissent également une violence psychologique très destructrice en raison de la trahison de la personne en charge de leur éducation et de leur protection. Les auteurs de violences sont souvent en situation d’autorité et/ou avec de forts liens affectifs avec la victime (parents, encadrants scolaires ou sportifs, accueil ou garde d’enfant…). Ces violences, qui sont exercées, dans le cadre d’abus de confiance sont très peu signalées à la police. Méconnues et taboues, elles ont pourtant un impact psychotraumatique profond et durable avec des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale des enfants qui pourront encore subsister à l’âge adulte.

La mobilisation du Conseil de l’Europe pour protéger les enfants

Le Conseil de l’Europe est une organisation intergouvernementale qui rassemble 47 États membres et représente 830 millions de citoyen.ne.s. Doté d’une personnalité juridique reconnue en droit international public, il agit par le biais des normes juridiques dans les domaines de la protection des droits humains et du renforcement de la démocratie. Très engagé pour la promotion des droits de l’Enfant, il veille à la protection des enfants contre les violences sexuelles dans le cadre de la Convention de Lanzarote. Celle-ci impose aux Etats membres du Conseil de l’Europe, dont la France fait partie, la criminalisation de tous les types d’infractions à caractère sexuel perpétrées contre des enfants.

Le 18 novembre : la Journée européenne de protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels

Chaque année, le Conseil de l’Europe organise des campagnes de sensibilisation, notamment à l’occasion de la journée du 18 novembre pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Il est très difficile pour les enfants de parler pour révéler des violences : peur de ne pas être cru.e.s ou de représailles, sentiment de honte et culpabilité, confusion des sentiments, ignorance du caractère anormal de la situation, isolement, dépendance, craintes des conséquences sur la famille, la réputation ou la carrière dans le milieu du sport. Il est donc nécessaire d’informer le grand public pour pouvoir aider les enfants et que les adultes deviennent de vraies personnes de confiance.

L’édition 2020 a pour thème la prévention des comportements à risque des enfants : les images et/ou vidéos à caractère sexuel autogénérées par les enfants.

Notre société favorise l’hypersexualisation des enfants, notamment avec un accès précoce et non réglementé à la pornographie, l’influence des médias et un marketing inapproprié. Dans ce contexte, les jeunes d’aujourd’hui explorent et expriment de plus en plus leur sexualité dans les relations amoureuses à travers les technologies de l’information et de la communication (TIC), en particulier sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie.

Cela inclut la production et le partage de sextos, d’images et/ou de vidéos sexuellement suggestives ou explicites d’eux-mêmes. Ils agissent souvent ainsi en quête de reconnaissance ou sous la pression de leurs pairs ou d’adultes, cependant ils sous-estiment souvent les risques associés à ces comportements : cyberharcèlement, sextorsion, grooming, incitation à la prostitution et autres dérives pédocriminelles…

Soutenez notre campagne de plaidoyer et nos actions de prévention

CAMELEON débute sa campagne de plaidoyer cette semaine à l’occasion des 18 et 20 novembre, journées internationales contre les violences sexuelles et pour les droits de l’Enfant. La France ne respecte pas ses engagements dans le cadre de la Convention de Lanzarote et de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, notamment en correctionnalisant les viols sur mineurs et en l’absence d’un âge minimal de consentement fixé par la loi.

Nous interpellons aussi les pouvoirs publics sur le manque de moyens pour lutter contre la cyberpédocriminalité, dans un contexte particulièrement alarmant avec des enfants davantage connectés et donc plus exposés et vulnérables aux prédateurs sexuels en ligne pendant la crise sanitaire et en période de confinement. Un document de présentation de nos positionnements sera bientôt publié sur notre site.

En attendant, retrouvez nos conseils de prévention à destination des parents pour une meilleure protection des enfants et des adolescents ainsi que ceux du Conseil de l’Europe avec leur nouvelle brochure « La parentalité à l’ère du numérique ».

Pour nous aider dans nos actions pour sensibiliser les parents et les enfants, soutenez notre campagne de financement contre les violences sexuelles faites aux enfants et la cyberpédocriminalité.

Nous avons besoin de vous pour continuer à intervenir en milieu scolaire et développer des outils pédagogiques pour informer les enfants sur leurs droits et expliquer aux enfants et aux parents les risques liés à Internet et aux réseaux sociaux.